Détenir du Bitcoin en Chine reste légal, bien que toutes les transactions et services liés à la cryptomonnaie soient strictement interdits depuis 2021. Le droit de propriété sur les actifs numériques est reconnu par les tribunaux, mais leur utilisation comme moyen d'échange ou de levée de fonds expose à des sanctions pénales.
Les plateformes étrangères demeurent accessibles via des moyens détournés, tandis que les autorités renforcent la surveillance des flux financiers. Les décisions récentes des instances judiciaires confirment la coexistence d'une tolérance relative pour la détention et d'une répression systématique des activités commerciales associées.
Plan de l'article
Où en est la législation sur le Bitcoin en Chine en 2025 ?
Observer la législation sur la possession de cryptomonnaie en 2025 en Chine, c'est plonger dans une zone d'ombre savamment entretenue par les autorités. La Banque populaire de Chine a verrouillé tout ce qui touche au commerce des cryptos. Depuis 2021, impossible de miner du Bitcoin ou d'exploiter une plateforme d'échange : la porte s'est violemment refermée. Les transactions en crypto sont assimilées à du blanchiment d'argent par les régulateurs. Résultat immédiat : quasi-disparition des plateformes locales, l'activité a migré à l'étranger, parfois en passant par Hong Kong.
En théorie, posséder du Bitcoin ou d'autres cryptomonnaies ne mène pas devant les tribunaux, tant que l'on s'abstient de toute opération commerciale. Plusieurs décisions de justice ont entériné le principe de propriété privée sur ce type d'actifs numériques. Pékin trace ainsi une frontière nette : conservez, mais n'essayez pas d'échanger.
En parallèle, la Chine accélère le développement de sa propre monnaie numérique, le Yuan numérique, qui s'affiche comme l'alternative officielle aux cryptoactifs. Le projet mBridge mobilise la banque centrale et ses partenaires pour pousser le yuan numérique à l'international. Stablecoins et Bitcoin restent exclus du système financier domestique : la priorité est donnée à la traçabilité, à la centralisation, à la surveillance rigoureuse. Ce choix contraste avec Hong Kong, où les expérimentations se multiplient sous le regard attentif de Pékin.
Possession de cryptomonnaies : ce que dit réellement la loi chinoise
En 2025, la possession de cryptomonnaies en Chine se joue sur le terrain de la subtilité juridique. Contrairement à ce que l'on entend souvent, aucun texte ne prohibe explicitement la détention privée de Bitcoin ou d'autres actifs numériques. La loi sépare clairement ce droit patrimonial de l'usage transactionnel ou commercial, deux univers distincts dans la pratique chinoise.
Les tribunaux populaires, notamment à Shanghai, ont reconnu à plusieurs reprises que les bitcoins relèvent d'actifs numériques pouvant être protégés par le droit civil. Cette posture juridique admet la propriété de ces actifs, même si leur circulation dans le système financier demeure interdite. Tant qu'aucune transaction n'a lieu sur une plateforme domestique, la Banque populaire de Chine tolère la conservation de ces biens. Mais dès que l'on franchit la ligne rouge de l'échange, du minage ou de l'activité commerciale, la sanction tombe.
Voici comment la réglementation distingue clairement les usages :
- Possession privée : autorisée, protégée en cas de conflit civil.
- Usage commercial ou transactionnel : interdit et soumis à poursuites.
Autrement dit : chacun peut posséder des bitcoins, mais investir ou échanger localement expose à un risque réel. Les variations du cours n'ont aucun effet sur la position officielle. Seul le passage à l'acte transactionnel déclenche la répression. Cette distinction, confirmée par la jurisprudence, structure tout le rapport chinois à la crypto en 2025.
Rumeurs d'interdiction totale : démêler le vrai du faux
À chaque envolée du cours du Bitcoin, la rumeur d'une interdiction totale resurgit sur le marché chinois. Les forums s'agitent, les réseaux sociaux relaient la moindre circulaire de la Banque populaire de Chine. Pourtant, la situation est beaucoup plus nuancée. Pékin a interdit les plateformes d'échange et les activités commerciales liées à la crypto, mais la détention privée n'a jamais disparu du cadre légal.
Aucune loi ne criminalise la simple possession de Bitcoin. Les mesures visent à empêcher le blanchiment d'argent et à contrôler la fuite des capitaux. Ce sont les transactions, la spéculation organisée, le minage à grande échelle et l'utilisation de la crypto comme substitut au yuan qui sont visés. Les tribunaux récents ont tranché : le droit patrimonial subsiste, la possession demeure tolérée.
Pour clarifier ces points, voici les éléments à retenir :
- La Banque populaire de Chine surveille de près les flux financiers, mais laisse les portefeuilles inactifs dans l'ombre.
- Le système financier cible les circuits monétaires, pas la technologie en elle-même.
La confusion vient souvent d'un amalgame entre usage marchand et détention personnelle. Le Bitcoin en Chine concentre ce paradoxe : interdit sur les marchés, toléré dans les portefeuilles, tant que la frontière des transactions publiques n'est pas franchie. Les professionnels savent composer avec cette réalité mouvante, tandis que la rumeur prospère dans l'ambiguïté.
Conséquences pour les investisseurs et le marché mondial des cryptomonnaies
La Chine a fermé l'accès à son marché intérieur, mais son influence sur la scène mondiale des cryptomonnaies reste déterminante. Les investisseurs l'ont bien compris : la régulation chinoise agit comme un signal fort pour le prix du Bitcoin et la volatilité globale des actifs numériques. À chaque annonce de la Banque populaire de Chine, les volumes de trading à Hong Kong et sur les plateformes offshore se réajustent sans délai.
Le minage de Bitcoin, autrefois largement dominé par la Chine, s'est déplacé, mais les flux en stablecoins comme Tether ou USD Coin continuent de transiter par les circuits asiatiques. Le Yuan numérique, piloté par la Banque centrale, avance rapidement et rebat les cartes face au dollar américain ou à l'euro numérique à venir. Les institutions américaines, à l'image de MicroStrategy, suivent de près chaque évolution réglementaire venue de Pékin, conscientes des répercussions sur la liquidité internationale.
Trois tendances majeures se dégagent :
- Le projet mBridge, coopération entre banques centrales asiatiques, dessine une architecture monétaire où le Bitcoin reste exclu, mais où l'innovation avance à grands pas.
- Les restrictions chinoises poussent les capitaux vers des places plus flexibles comme Hong Kong ou Dubaï.
- Les stablecoins servent d'alternative officieuse pour les investisseurs privés, qui cherchent à contourner la défiance envers le yuan.
La crise financière de 2022 a rappelé que la robustesse des marchés crypto dépend aussi de la capacité des grandes puissances à structurer sans tout interdire. La Banque populaire de Chine teste, resserre l'étau, mais garde un œil attentif sur les évolutions. Reste à voir, dans les prochains mois, où passera la nouvelle frontière entre contrôle et circulation des capitaux numériques.


